25 Septembre 2012
Retour à Hanoï donc après quelques jours dans le calme fantastique de la baie d'HaLong... C'est une ville extraordinairement excitante. Le quartier des 36 guildes, celui que nous avons le plus sillonné (même si ce n'est pas à proprement parler de sillons qu'il s'agit avec ces ruelles plus ou moins étroites qui s'entrelacent), plan collé au nez, essayant de reconnaître les noms très très exotiques … et pour la plupart très ressemblants. Finalement nous avons réussi à trouver le chemin de l'hôtel en nous appuyant sur les spécialités de chacune des rues traversées. Car c'est la spécificité de ce quartier : chaque rue regroupe les artisans d'un même art. Une fois qu'on sait que le chemin du lac à l'hôtel passe par fringues-bar-bijoux-cotillons et cornes de diablesse, ça simplifie tout !
Comme nous n'irons pas dans le nord, on a visité en détail le musée d'ethnographie qui présentait toutes ces ethnies, leur mode de vie et leur habitat (avec reconstitution grandeur nature dans le jardin à la clef!). On a aussi erré à la recherche des pagodes au bord du lac de l'Ouest, serein et apaisant dans cette ville ultra bruyante.
Des temples, des pagodes, des marionnettes sur l'eau et de l'art ethnique (les sculptures qui ornent un tombeau, appel à la vie !)
Le reste du temps, on l'a passé à
1. Apprendre à se repérer et tester nos trois mots de vietnamien que strictement personne ne comprend
2. Faire du lèche-vitrine sans vitrine
3. Apprendre à traverser le flot de deux-roues / gens (le samedi soir dans la rue des articles de fêtes il y a avait autant de monde qu'un certain 12 juillet 98 dans les rues de Marseille!)
4. Manger !!! le meilleur moyen de rentrer en contact avec les gens du coin.
La plupart des conseils qu'on a eu sur cette ville ont été d'ordre culinaire : quoi manger et où. Alors nos journées patrimoine sont devenues des journées dégustation... A nous les bun bo, pho bo et tous les trucs bizarres dont on ne sait pas le nom. A nous même l'aventure des desserts multicolores 100% chimiques et celle ultra nourrissante du café à l’œuf ! Tout est joliment présenté et terriblement savoureux, au point de faire oublier les rêves de pizzas et autres encore moins avouables.
Et puis les Vietnamiens, qui peuvent se montrer assez glaciaux, deviennent eux aussi délicieux à l'heure des repas. Chaque repas dans la rue aura eu son petit vieux ou sa petite vieille qui nous aura agrémenté l'assiette de piments, de bon bouts de gras gluants, de bœufs en fil... Ce dernier fut de loin le plus savoureux puisque le monsieur qui a voulu nous le faire goûter a tenu à le glisser directement de ses doigts dans nos bouches, plaisir doublé ! Quant au bout de gras, Marie l'a recraché gentiment dans sa serviette quand elle a cru que c'était une crevette, rouge de honte devant la mamy qui lui avait offert. Mais ils ne sont pas rancuniers.
Au bar on peut se faire couper les cheveux, boire des cafés à l'oeuf, si on est assez souple, on mange sur des mini tabourets et souvent ça a l'air bizarre... mais c'est trop bon ! Et allez savoir comment on finit avec des coktails dans les bars ...
La ville nous a vraiment enchanté, malgré le bruit et la pollution. Il faut dire que la végétation qui envahit les trottoirs, les gens de tous âges dehors à discuter en travaillant, les empilements hétéroclites de couleurs et de matières, les fleurs, les fruits, le désintérêt total des citadins à notre égard, l'élégance des façades abandonnées et cachées derrière les banians et les pelotes de fils électriques, tout a concouru à nous charmer et nous faire sentir à l'aise. Tellement à l'aise qu'on s'était mis à traîner dans les bars en chantant et à se faire des grasses mat' indécentes … Il était temps de repartir, le confort nous guettait.